Selon le magazine Science, 125 problèmes scientifiques mondiaux a été présentés en 2005, portant sur seulement 4 questions dans les domaines politique, économique et social. La 119ème question : Pourquoi les efforts du changement de la pauvreté dans la région saharienne ont-ils failli échouer ? Aujourd’hui, cette question n’a pas encore été résolue, il reste encore la pauvreté relative en Afrique subsaharienne. Comparée aux autres économies, cette région est plus sous-développée. Certains pays dotés de ressources ont connu des difficultés de développement.
Le 21 mars 2018, les dirigeants de 44 pays africains ont signé l'Accord de libre-échange africain (ALEA) lors du Sommet de l'Union africaine. L’ALEA a été préoccupé par la communauté internationale comme le plus grand accord de libre-échange du monde après l’OMC. Surtout dans le contexte de la anti-mondialisation et du protectionnisme commercial international, ALEA signifie-t-il une nouvelle phase du développement de l’intégration africaine après l’UA et “l’Agenda en 2063” ? Est-ce qu’il peut offrir des opportunités substantielles à la croissance économique et commerciale de l’Afrique et à la coopération sino-africaine ? Est-ce que l’ALEA devient une part de la réponse de la 119ème question de Science ou l’auto-sauvage de l’Afrique ?
Le processus du développement de l’intégration africaine
Développée depuis longtemps, la pratique de l’intégration africaine s’est divisée en trois étapes. Dans la première étape, au début du XXe siècle jusqu’aux années 1960, sous la forme principale du mouvement nationaliste, l’intégration africaine avait pour objective d’établir “ la Fédération africaine ” unie et de réaliser l’indépendance, la libération et la renaissance du continent africain. La deuxième étape, à partir des années 1960 jusqu’au début du siècle, l’intégration africaine s'est concentrée sur l'exploration de l'intégration sous-régionale, et la pratique essentielle sous la forme d’organisation de coopération régionale. Plusieurs organisations régionales d'intégration ont été créées en Afrique, dont la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, la Communauté de développement d'Afrique australe, le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté de l’Afrique de l’Est et la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale. Ces organisations sous-régionales d'intégration visent à établir l’Union économique, l'Union monétaire, le Conseil communautaire ou le tribunal de haut niveau sur la base de l’Union douanière traditionnelle. Depuis 2008, c’est la troisième étape. L’Afrique a commencé à construire la plate-forme d’intégration du continent africain. En 2008, les trois organisations dont la Communauté de l'Afrique de l’Est, le Marché commun de l'Afrique orientale et australe et la Communauté de développement d'Afrique australe ont décidé de créer la Zone de libre-échange africaine. Les 26 pays africains ont signé cet accord de partenariat. En 2015, le sommet de l'UA en Afrique du Sud a proposé la création d'une zone de libre-échange couvrant tout le continent africain. Après plus de deux ans de négociation, 44 pays africains ont signé l’ALEA en mars 2018. À l'heure actuelle, si plus de la moitié des parties ne passent pas par le processus d'approbation national, l’ALEA n’entrera pas en vigueur.
Les caractéristiques de l’intégration africaine
A en juger par l'intégration globale, le développement de l'intégration africaine a ses propres caractéristiques uniques :
Premièrement, le concept d'intégration africaine repose sur l'idée de «panafricanisme». Le panafricanisme est un produit historique spécial de la période coloniale, dont la proposition fondamentale est de valoriser les valeurs historiques et culturelles créées par les Noirs, d'unir tous les Noirs du monde et de rajeunir la culture africaine ancienne et les races noires. D’après le panafricanisme, la coopération et l'intégration régionales font partie indispensable de la stratégie de décolonisation économique et politique, la solidarité et l’unité des Africains est un moyen important pour réaliser la libération de la nation africaine. Après la Seconde Guerre mondiale, les pays africains ont réalisé la libération politique. Le panafricanisme a encouragé les pays africains à s'unir et à rechercher un développement commun. Cela existait encore un lien important pour la coopération entre les pays africains. Qu'il s'agisse de l'UA, de l ‘« Initiative africaine en 2063» ou de l'ALEA en cours de construction, ils sont conformes au panafricanisme.
Deuxièmement, l’intégration africaine a adopté la stratégie d’intégration économique, sociale et politique. Comparée à la stratégie prioritaire d’intégration économique des autres continents ou économies, compte tenu de la demande d'indépendance, d'émancipation et d'établissement d'un État souverain du continent africain dans les premières années, de la fragilité de la fondation économique et de la manque de la productivité du marché de la coopération économique et commerciale, l’intégration africaine a adopté la stratégie simultanée d’intégration économique, politique et sociale dans l’ensemble, et la plupart des économies africaines ou des organisations sous-régionales ont attaché plus d'attention à l'intégration politique et sociale qu'à l'intégration économique.
Troisièmement, l’intégration africaine est une part commune de l’intégration du continent africain, de l’intégration sous-régionale, et de l’intégration interne. Les trois intégrations se promeuvent, mais il existe certaines contradictions, par exemple, l’intégration interne souligne le pouvoir central du gouvernement et le renforcement de l’unité de l’autorité nationale, du système administratif gouvernemental et de l’identification du peuple, mais l’intégration sous-régionale et celle du continent africain exigent du gouvernement la transfert d’une partie des droits. Dans ce contexte-là, l’Afrique explore encore la collaboration efficace qui favorise le développement de l’intégration.
Quatrièmement, les organisations ou les accords d’intégration africaine sont moins contraignants. En raison de la diversification et de la différenciation du continent africain, bien que l'Afrique ait établi de nombreuses organisations de coopération régionale et signé un grand nombre d'accords, tous les pays membres n’ont pas réalisé leurs engagements de façon pragmatique. Pour eux, les organisations et les accords ne sont pas contraignants. Certains Etats membres ne veulent pas appliquer activement les promesses de réduction tarifaire et le phénomène du retrait de façon aléatoire est généralisé. Dans ces cas-là, les organisations et les accords d’intégration ont fait peu de fruit.
Cinquièmement, ces dernières années, l’Afrique veut vise une plus grande intégration régionale. Au cours de la dernière décennie écoulée, au fur et à mesure que le système commercial multilatéral mondial représenté par l’OMC a été contrarié, les formes de coopération économique et commerciale représentées par les accords de libre-échange bilatéraux ou régionaux deviennent le principal moyen pour les pays de libéraliser l'investissement du commerce et de promouvoir l'intégration régionale. Après l’établissement de l’UA sur la base de “l’Organisation de l’Unité africaine” en 2002 et de “l’Agenda en 2063” du sommet de l’UA en 2015, l’ALEA est un bon témoin que le continent africain vise une plus grande structure de l’intégration régional et de la libéralisation de l’investissement du commerce.
Le rôle de catalyseur de l’ALEA dans le développement de l'Afrique
Dans le contexte de la anti-mondialisation et du protectionnisme commercial international, du renforcement du développement africain et de la promotion d’une plus grande intégration régionale, bien que les sujets et les articles détaillés de l’ALEA ne soient pas rendus publics, on peut attendre son rôle de promotion dans les règles.
Premièrement, l’ALEA favorise la promotion du développement commercial du continent africain. Comparé à l’Asie, l’Europe et l’Amérique, le volume du commerce africain occupe une petite place. Selon le «Rapport sur le développement économique de l'Afrique 2017», les exportations internes du continent africain ne représentaient que 15% de ses exportations totales. L’ALEA devrait réduire davantage les droits de douane et les barrières commerciales entre les pays africains, renforcer le flux de facteurs et promouvoir le commerce et la coopération à l’intérieur.
Deuxièmement, l’ALEA devrait accroître l’attraction de l'investissement étranger en Afrique. Dans la phase initial du développement économique, il existe généralement un problème de l’insuffisance des fonds dans les économies sous-développées, et l’Afrique ne fait pas exception. À l'heure actuelle, avec le développement d'un nouveau cycle d’industrie mondial, l’Afrique est dans une période critique pour attirer les investissements étrangers. L’ALEA devrait parvenir à un accord unanime sur les sujets d’investissement et à un accès aux politiques d’investissement pour de nombreuses économies africaines. Il faudrait former un marché unique à l’extérieur, réduire les coûts du développement du marché et de communication pour les investisseurs et accroître l'attirance des pays africains pour les investissements étrangers.
Troisièmement, on s’attend à ce que l’ALEA puisse faire entendre le voix du continent africain. En tant que plateforme importante pour le développement de l'intégration de l’Afrique, l’ALEA devrait aider les pays africains, en particulier les pays plus petits et plus sous-développés, à former “la combinaison ” pour négocier sur le marché international, comme le Marché commun centraméricain, la Communauté et le Marché commun caribéens. L’industrie de l’Afrique est moins compétitif, c’est-à-dire que les exportations des produits manufacturés dépendent fortement des avantages du SPG de l’Europe et du projet de loi d’AGOA des Etats-Unis. Si l’ALEA peut intégrer les pays africains, il aidera à faire entendre le voix de l’Afrique pendant la négociation de la loi préférentielle.
Quatrièmement, l’ALEA favorise l’approfondissement de la coopération sino-africaine. Aujourd’hui, la Chine devient le plus grand partenariat commercial de l’Afrique. En 2015, le président Xi Jinping a apporté un soutien de financier total de 60 milliards de dollars dans “le Programme de coopération Top 10” de la cérémonie d’ouverture du Sommet de la Coopération sino-africaine à Johannesburg. Comme “ la fenêtre commune ” entre l’Afrique et la Chine, l’ALEA peut approfondir la coopération pragmatique sino-africaine dans les domaines de l'industrialisation, de la modernisation agricole, de l'infrastructure, des finances, et de la facilitation de l’investissement et du commerce.
Les problèmes possibles de l’ALEA
Etant le plus grand accord commercial régional après l’OMC, l’ALEA compte de nombreuses incertitudes sur sa mise en oeuvre, son développement. On doit faire attention aux questions suivantes à l’avenir :
Premièrement, la participation des puissances africaines. D’après l’UA, si les 55 membres de l’UA signent cet accord, il formera un marché unique couvrant 1,2 milliard de personnes avec un total de PIB de 2,5 billions de dollars. Malheureusement, le Nigeria, la plus grande économie de l'Afrique a quitté l’ALEA, et l’Afrique du Sud n'a pas encore signé l’accord comme la deuxième plus grande économie africaine. Les 44 pays qui ont déjà signé l’accord doivent suivre les procédures juridiques internes. Le nombre et la puissance économique des pays participants jouent un rôle important sur l’influence de l’ALEA.
Le deuxième problème est le contenu et la profondeur des articles de l’ALEA. Selon les documents actuels, l’ALEA comprend principalement des dispositions de commerce de marchandises, de commerce des services, et de règlement des différends. Le projet du commerce de marchandises a proposé la réduction des droits de douane et les quotas sur les marchandises importées, le même traitement des marchandises importées comme les produites nationaux, la réduction des obstacles non tarifaires, la coopération des autorités douanières, la facilitation du commerce, la protection et les recours commerciaux des industries naissantes, la coopération en matière de règles, règlements, la transparence des règles proposés, les normes pour les fournisseurs de service, la reconnaissance mutuelle entre le licence et la certification, la libéralisation progressive et les conditions d’exception du secteur tertiaire, et etc. La deuxième phase de négociation portera sur les politiques de propriété intellectuelle, d'investissement et de concurrence. Les articles détaillés de l’accord n’a pas complètement ouvert, mais la portée, les normes et les clauses d'exception des sujets d'accord auront un impact substantiel sur l'établissement de la zone de libre-échange.
Troisièmement, le développement des capacités. En tant qu’accord sur les règles du commerce, l’ALEA facilite l’investissement du commerce, mais il ne peut pas fondamentalement améliorer la fragilité de la fondation industrielle de l’Afrique qui limite gravement le développement commercial et économique du continent africain. L’Afrique devrait apprendre les expériences de la réforme et l’ouverture de la Chine, stimuler le développement économique par l'industrialisation, l'urbanisation afin de réaliser la vision du développement africain. Ce qui est essentiel de briser les contraintes traditionnelles de développement économique, c’est que l’ALEA peut activement promouvoir la coopération bilatérale en matière de politiques et de règlements sur l'investissement, construction de la plate-forme de parcs industriels et soutien des fonds de développement de l'industrie, etc.