Bienvunue au site officiel de l'Institut des Etudes Africaines de GDUFS!
简体中文 English Français

Zhang Kai : la politique africaine du gouvernement de Trump

2018-03-30

         La lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité deviennent le noyau de la politique actuelle des États-Unis sur l’Afrique en reflétant que les États-Unis attachent l'importance à la lutte antiterroriste, et non à l’Afrique.


  • Incertitude accrue dans les relations entre les États-Unis et l'Afrique 

  • La lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité : le cœur de la politique sur l’Afrique

  • Une concurrence plus féroce avec la Chine


         Après avoir accédé au pouvoir en janvier 2017, M. Trump a été président des États-Unis pendant plus d'un an. Dans le contexte de la «priorité américaine» et de la contraction stratégique, la priorité est donnée aux questions brûlantes comme l'antiterrorisme et le nucléaire nord-coréen dans le domaine des relations extérieures pour le gouvernement américain. Aujourd’hui, il n’y a pas encore de politique africaine claire. Cependant, à en juger par le plan stratégique global du gouvernement de Trump, la déclaration du discours sur l’Afrique, et la visite de l'ancien secrétaire d'État Tillerson en Afrique, la politique africaine des États-Unis a montré quelques nouvelles tendances et est digne d’intérêt.


Incertitude accrue dans les relations entre les États-Unis et l'Afrique


         L 'Afrique n'a jamais occupé une position majeure de la préoccupation des politiques étrangères des États-Unis. Néanmoins, depuis la fin de la guerre froide, Clinton, Bush et Obama, tous les trois présidents américains ont laissé certain patrimoines des politiques africaines. Sous le président Clinton, la loi sur la croissance et les potentialités de l'Afrique a été adoptée aux États-Unis. Sous le gouvernement de Bush, les Etats-Unis ont annoncé le plan d’urgence de la prévention du SIDA. Obama, le premier président noir dans l’histoire américaine, a mis davantage l’accent sur le développement des relations avec l’Afrique et a pris beaucoup de mesures tels que l’extension de la loi sur la croissance et les potentialités de l'Afrique qui aurait expiré pendant son mandat et le renforcement de la coopération avec les pays africains à travers les initiatives «Power Africa» et «Young African leaders», etc. Par conséquent, du point de vue historique, après la guerre froide, la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique dans son ensemble a montré un processus de renforcement, et les domaines de coopération ont également été élargis.


         Sous le président Trump, bien que la politique africaine n’ait pas été clairement lancée, ses initiatives sur la limitation de l’immigration musulmane, la décision de se retirer de l'Accord de Paris, la position protectionniste ferme et la réduction des fonds d’aide ont en fait causé un certain impact négatif sur l’Afrique. Evidemment, l’arrivée au pouvoir de Trump a non seulement marginalisé la position de l'Afrique dans les relations extérieures des États-Unis, mais aussi causé de très grave « blessure » à la dignité des pays africains. Avant de visiter cinq pays africains, à l'Université George Mason, le secrétaire d’État Tillerson a systématiquement exprimé la contribution des États-Unis à l’Afrique dans les domaines tels que la sécurité et la paix, l’aide au développement et a souligné l'importance de l'Afrique pour les États-Unis. Tillerson a également promis de fournir 533 millions de dollars d'aide humanitaire aux pays africains confrontés à des problèmes sécuritaires et alimentaires. C'est pourquoi les médias ont qualifié la visite de Tillerson en Afrique en mars 2018 comme le voyage de la «relation de réparation». 


         Cependant, la visite de Tillerson a été terminée en avance. Depuis son retour du pays , il a été révoqué par Trump. Aujourd’hui, Trump n’a pas encore nommé le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines et beaucoup d’ambassadeurs dans les pays africains (comme l'Afrique du Sud, etc.), ce qui reflète à la fois le mépris de Trump pour l’Afrique et l’impossibilité d’avoir une politique africaine claire pour les Etats-Unis à court terme. Durant le premier mandat d’Obama, le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson a estimé que la visite de Tillerson en Afrique avait eu peu d'effet sur la réparation des relations entre les États-Unis et l'Afrique et sur le renversement du déclin de l'influence des États-Unis sur le continent africain. 


La lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité : le cœur de la politique africaine


         Les quatre principaux piliers de la politique africaine des États-Unis sont le renforcement du système démocratique des pays africains, le soutien à la croissance et au développement économique des pays africains, la promotion de la paix et de la sécurité du continent africain et la création des opportunités et du développement. Après l'arrivée au pouvoir de Trump, les États-Unis n'ont pas équilibré le développement de leurs relations avec l'Afrique dans les quatre principaux domaines ci-dessus, mais se sont concentrés sur le contre-terrorisme et la sécurité. Depuis 2017, les États-Unis ont utilisé des drones pour accroître les activités de reconnaissance et des frappes aériennes au Parti de la jeunesse somalienne. Cela a montré que la coopération entre les États-Unis et l'Afrique s'est affaiblie dans l'ensemble, mais dans le domaine de la sécurité, en particulier la lutte contre le terrorisme, leurs relations ont été renforcées. À l'heure actuelle, par le commandement africain de l’armée américaine, il existe les liens étroits et pacifiques avec les pays africains qui peuvent continuer et renforcer depuis l'arrivée au pouvoir de Trump.


         Les cinq pays impliqués du voyage en Afrique de Tillerson en mars : l’Ethiopie et le Kenya, Djibouti, le Tchad et le Nigeria appelés « l'arc de la terreur », sont les soutiens importants des États-Unis pour mener des opérations contre le terrorisme en Afrique. L'Ethiopie, le Kenya sont les partenaires importants contre le Parti de la Jeunesse somalienne. Djibouti est la seule base militaire américaine permanente (camp Neil Lemmon) en Afrique. Le Nigeria et le Tchad jouent un rôle important dans la lutte contre Boko Haram et les forces du terrorisme de la région du lac Tchad. Bien que la visite de Tillerson ait abordé des sujets tels que l'économie, le commerce, les droits de l’homme et la gouvernance démocratique, ces questions sont reléguées au second plan et son noyau est toujours la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité.



         Ces dernières années, le terrorisme est devenu le plus grand risque de sécurité auquel de nombreux pays africains sont confrontés et le nombre d'attaques terroristes a augmenté, passant de moins de 300 en 2009 à plus de 1 500 en 2017. La lutte contre les organisations extrémistes violentes et la défense des intérêts des États-Unis, de leurs alliés et de leurs partenaires ont toujours constitué une partie importante de la coopération en matière de sécurité entre les États-Unis et l’Afrique. En 2017, les Etats-Unis avaient promis de fournir 60 millions de dollars d'aide aux cinq pays de la région sahélienne (G5, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) pour renforcer les capacités antiterroristes. Selon le commandement africain de l'armée américaine, les Etats-Unis sont comme un «rôle de soutien» dans le domaine de la sécurité africaine, c’est-à-dire d’éviter les conflits armés directs et de fournir l’assistance, la formation, les armes et les équipements, la partage de renseignements, le soutien logistique pour améliorer les capacités des pays africains à combattre le terrorisme et à répondre aux crises. Pour lutter contre le terrorisme, les États-Unis ont annoncé un certain nombre d'initiatives et de programmes pour la coopération en matière de sécurité en Afrique, tels que « Programme transsaharien de partenariat contre le terrorisme », « Programme de partenariat contre le terrorisme de la région de l'Afrique de l'Est. », etc. Depuis 2016, les États-Unis ont fourni 140 millions de dollars d’aide dans le cadre de ces programmes de coopération liés aux pays et aux organisations africains. La lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité sont devenues le coeur de la politique africaine des États-Unis, ce qui reflète fondamentalement l'importance de la lutte contre le terrorisme pour les États-Unis. Par conséquent, c’est plus compréhensif que la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité sont placées dans la stratégie antiterroriste mondiale des États-Unis.


Une concurrence plus féroce avec la Chine


Ces dernières années, grâce au Forum sur la coopération sino-africaine, la Chine a continuellement élargi et approfondi sa coopération avec les pays africains. Une série de projets d'interconnexion des infrastructures africaines soutenus par la Chine, tels que le chemin de fer de Yachi et le chemin de fer du Monnet, ont considérablement accru l'influence de la Chine en Afrique. En revanche, les États-Unis montre un déclin de l’influence sur le continent africain. Selon les décideurs américains, l'influence croissante de la Chine en Afrique constitue un défi pour les États-Unis. Lors d'une audition organisée par le commandement africain de l'armée américaine devant le comité des services militaires du Sénat en 2018, l'environnement stratégique de l’ Afrique devient de plus en plus «bondé» et «compétitif». Les autres pays ( comme la Chine et la Russie ) ont développé et déployé des efforts diplomatiques en Afrique pour réduire l'influence des Etats-Unis.


À la fin de 2017, le gouvernement de Trump a lancé le premier rapport sur la stratégie de sécurité nationale après son arrivée au pouvoir, définissant clairement la Chine comme un «pays révisionniste» et un concurrent stratégique. Évidemment, sur les deux extrémités : la coopération et la concurrence, le gouvernement de Trump met davantage l'accent sur la concurrence et la confrontation. Lorsque Tillerson a visité les cinq pays africains, il a délibérément discrédité la Chine en disant que les prêts chinois émis aux pays africains ont conduit à la charge de la dette des pays africains, les pays africains ont dépendu de la Chine et ont perdu le contrôle et la propriété des infrastructures, la Chine n’a pas créé d'emplois pour les pays africains, et etc. En ce qui concerne le discours de Tillerson, la partie africaine l’a réfuté sur place. Le président de la Commission de l'Union africaine Faji, a déclaré : "La Chine n'a pas le monopole du commerce africain et l'Afrique est maintenant suffisamment mature pour contacter ses partenaires conformément à ses propres souhaits". Le ministre des Affaires étrangères Djiboutien Yousoff a dit que la Chine était un très bon partenaire et elle avait joué un très bon rôle dans le financement des infrastructures. 


En plus, Tillerson a révélé que les États-Unis envisageaient de créer un mécanisme de «partenariat public-privé» pour promouvoir le développement des infrastructures africains et remplacer le modèle de prêt chinois. Cependant, la prémisse d'un tel mécanisme est que les pays africains doivent accepter les conditions fixées par les États-Unis avant d’obtenir des prêts américains. De toute évidence, cette approche reflète fondamentalement l'inégalité et l'asymétrie des relations entre les États-Unis et l’Afrique.


D'après le rapport sur la stratégie de sécurité nationale de Trump, l'audition du commandement africain de l'armée américaine à l'Assemblée nationale et la visite de Tillerson en Afrique, la concurrence devient de plus en plus une tendance importante sur le continent africain pour les Etats-Unis et la Chine. Cette situation concurrentielle était évidente à l'époque d’Obama : après l'arrivée au pouvoir de Trump, elle a été étendue et renforcée. La politique africaine des États-Unis a souligné la concurrence avec la Chine. Cela n'est pas seulement un reflet concret de la position de la Chine en tant que concurrent stratégique sur la stratégie de sécurité globale, mais aussi le résultat du profond changement de l'influence sino-américaine en Afrique. 


Dans l'ensemble, le gouvernement de Trump n'a pas encore lancé la politique claire sur l’Afrique. L'absence du secrétaire d'Etat et du secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines l'a montré plus incertaine. Cependant, à en juger par la stratégie globale de plus en plus claire du gouvernement de Trump, l'Afrique est marginalisé dans la mise en place de sa politique étrangère. Les États-Unis ont renforcé la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité dans le contexte de l'antiterrorisme mondial. Il est très probable que la concurrence entre la Chine et les États-Unis deviendra encore plus féroce en Afrique. ( Éditeur: Yang Haixia )











Pre:La zone de libre-échange africaine peuvent-elle résoudre les problèmes mondiaux de la pauvreté de...